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La lettre du Ster de Lesconil

Un peu d’histoire - Par Vincent Le Floc’h

Après Saint-Alour, siège très probable
du bourg initial de Plobannalec, inté-
ressons-nous maintenant à l’autre « pa-
roisse primitive » implantée de l’autre
côté du Ster : Plonivel.
Nous avons vu précédemment (lettre du
Ster n°7, janvier 2015) les origines de
Plonivel, l’une des nombreuses paroisses
primitives implantées au VI siècle princi-
e
palement. Intéressons-nous maintenant
à ce qu’elle est devenue sous l’ancien
régime, période pour laquelle la docu-
mentation est abondante.

Un territoire découpé et très sérieu-
sement rétréci par rapport à son ex-
tension primitive.
A l’époque qui nous intéresse, Loctudy
a pris son indépendance. Plonivel en est
réduit, en ces XVII -XVIII siècles, à un
e
e
territoire étonnamment restreint. De sur-
croit le quartier le plus éloigné, regroupé
autour de la chapelle Saint-Quido -on
ne dit pas encore Larvor- se trouve qua-
siment isolé du reste de la paroisse par
une immense anse intérieure, appelée l’accent sur la vie sociale de cette jouissance à un tenancier appelé doma-
autrefois « les marais de Bremoger » et communauté. Le travail de la terre est nier moyennant le paiement d’une rente
actuellement, depuis qu’elle est poldéri- l’élément qui fait vivre la paroisse. A convenancière. Le domanier possède
sée, « Ster Kerdour ». Sur ce territoire qui appartient-elle ? Nous touchons les édifices et superfices (bâtiments, ta-
vivent environ 650 habitants à la veille du doigt ici un mode de tenure spéci- lus…). A la fin du bail le seigneur fon-
de la Révolution. fique à la Basse-Bretagne : le domaine cier peut congédier le domanier. Celui-ci
congéable ou convenant. Il repose sur la est alors remboursé de la valeur de ses
La terre : ceux qui la possèdent, ceux distinction entre le fonds de la terre et biens, appelée droits réparatoires. A
qui l’exploitent. ce qui la couvre ou l’améliore. Le fonds partir du milieu du XVII siècle apparaît
e
La vie d’une paroisse est un vaste su- appartient au propriétaire foncier encore la commission gracieuse, sorte de pot-
jet. Choisissons aujourd’hui de mettre appelé seigneur foncier qui en donne la de-vin que le domanier doit verser au
propriétaire foncier. Tous les paysans en
activité sont domaniers à moins qu’ils
n’aient sous-loué leur exploitation à un
autre domanier.
Les principaux propriétaires fonciers
sont des nobles mais aucun d’entre eux
n’habite sur le territoire de la paroisse.
Les du Haffond ont quitté Kerescant et
rejoint Treffiagat sur leurs terres de Les-
trédiagat, appellation maintenant asso-
ciée à leur nom. Ce sont les plus grands
propriétaires fonciers de Plonivel. En
1657, à la mort de Jacques du Haffond
à Kerescant, la famille est à la tête de
18 exploitations. Beaucoup ont été ac-
quises de son vivant. En 1783 il faut y
ajouter une dix-neuvième.